La flottille 31F a soufflé 60 bougies, ce jeudi 23 juin, sur la base aéronavale de Hyères : née le 1er août 1956 à Sétif (Algérie) avec 82 marins et deux Vertol H-21C, la flottille est aujourd’hui opérationnelle sur NH 90 Caïman et compte 120 femmes et hommes.
La journée du 23 juin a vu également la passation de commandement à la 31F, le capitaine de corvette Le Boursicot cédant la place à son second, le CC Bedarride.
Le contre-amiral Bruno Thouvenin, commandant la force de l’aéronautique navale, a fait reconnaître le nouveau « pacha », en présence d’autorités civiles et militaires et de beaucoup d’anciens, dont certains avait œuvré à la 31F à ses débuts.
La 31F articule son activité autour de deux missions, l’une opérationnelle (le combat naval, particulièrement la lutte anti-sous-marine), et l’autre de formation des nouveaux équipages de NH 90.
Pour ce faire, elle dispose aujourd’hui de quatre hélicoptères en ligne, d’autres Caïman étant en instance d’intégration ou en maintenance.
Pour ce qui est des missions opérationnelles, la flottille est pleinement intégrée aux opérations navales, étant détachée en moyenne sur deux frégates (un troisième détachement sera probablement armé d’ici fin-2016).
Les frégates de défense aérienne (FDA, classe Horizon) et bien sûr les frégates FREMM (classe Aquitaine) sont conçues pour accueillir le Caïman.
L’hélicoptère ‘moyen-lourd’ de la Marine peut évidemment être embarqué aussi sur le Charles-de-Gaulle et sur les trois BPC (classe Mistral).
Pour ce qui est des missions, la 31F-Caïman reprend l’ensemble des missions des hélicoptères plus anciens (Lynx) ou retirés du service (Super Frelon): lutte antinavire, lutte ASM, insertion ou extraction de combattants, SAR, soutien, missions plus spéciales, …
La lutte anti-sous-marine représente actuellement un petit tiers de l’activité de la 31F: c’est un domaine dans lequel excelle le système bâti autour du NH 90 et des frégates FREMM.
D’ores et déjà, le binôme FREMM/NH90 confère à la lutte ASM une létalité nouvelle: au travers des capteurs actifs (sonar immergé Flash, radar panoramique) et passifs (bouées acoustiques, capteur IR et ESM), le système permet à la Marine d’être au top niveau en ce qui concerne la détection et la classification des sous-marins suspects. Bateau, hélicoptère et avion Atlantique 2 ont leur action articulée grâce à la Liaison 11.
Si le sous-marin est classé hostile et menaçant pour la flotte, le Caïman peut le neutraliser grâce à la nouvelle torpille MU 90. A terme, le missile ANL (anti-navire léger) viendra compléter la panoplie pour ce qui est de la lutte anti-surface.
Lorsque l’Atlantique 2 rénové sera opérationnel, la Marine Nationale disposera avec sa triade ASM d’une capacité anti-sous-marine sans égale en Europe, et peut-être dans le monde. En 2016, la flottille va continuer sa montée en puissance (davantage d’hélicoptères, plus d’effectifs).
Les soucis techniques inhérents à tout programme novateur, a fortiori quand il s’agit de programmes européens gérés de façon extrêmement lourde sous budget très contraint, sont en majorité résolus, mais il n’en demeure pas moins que la composante Caïman est fragile.
Cette journée du 23 juin à la 31F était donc placée sous le signe de la fierté, celle d’avoir relevé de nombreux défis, et également du bonheur de réunir toute une communauté passionnée.
Une superbe démonstration aérienne permit à tout le monde de mesurer les performances exceptionnelles du Caïman Marine, sans oublier … quelques touches d’humour mémorables.
Dans un contexte d’opérations de guerre incessantes, avec la participation à la posture de défense intérieure, la flottille 31F dispose donc de sérieux atouts pour faire face à ses nouveaux défis.
A lire: Le Caïman Marine côté technique …
Copyright: Alexandre et escadrilles.org
Remerciements: au lieutenant de vaisseau Alexandre Busch (OCF ALAVIA) et à la lieutenant Sarah Vivier (Adjointe au commandant), au CV Segond (commandant la BAN d’Hyères), pour leur assistance bienveillante, et à la flottille 31F pour son accueil chaleureux.