Avec la livraison en 2018 du 15ème et dernier appareil de la première tranche commandée, et quatre ans après la mise en service, c’est le moment de faire le point sur les A400M de l’Armée de l’Air.
Entachées par une disponibilité chaotique, les premières années de l’Atlas à la BAAP ont néanmoins prouvé la justesse du concept de l’avion: la livraison rapide, loin, et au plus près du besoin, de charges militaires volumineuses et/ou lourdes.
Cette capacité était auparavant inexistante pour l’aviation militaire tricolore, elle est utilisée chaque jour pour alimenter des théâtres extérieurs gourmands en fret de toutes sortes.
Sur le plan de l’utilisation tactique, les Atlas d’Orléans ont prouvé cette année qu’ils pouvaient apporter beaucoup, par exemple au service de l’opération Barkhane. Mais il reste des segments opérationnels à concrétiser.
Même si l’A400 ne sera jamais un C-160 ou un C-130 (et vice-versa), certaines étapes seront franchies en 2018 et 2019. On a vu récemment que le ravitaillement en vol des chasseurs était en passe d’être maîtrisé. Mais on n’est pas exactement au coeur de la raison d’être de l’Atlas.
La capacité de largage de troupes parachutistes par les portes latérales est la plus attendue par les états-majors: même si les interventions aéroportées type Kolwezi ou Tombouctou ne font pas partie du quotidien de l’armée française, elles demeurent incontournables.
Plus que le ravitaillement en vol des hélicoptères, objet des commentaires acerbes ces dernières années, c’est ce type d’utilisation qui est maintenant au menu de l’EMATT (Equipe de Marque Avion de Transport Tactique) et de la DGA.
Aérolargage, posé d’assaut, droppage, opération sous JVN, emploi de l’auto-protection … autant de capacités en cours de validation, à des stades plus ou moins avancés.
Les prochaines années, qui verront le retrait des derniers Transall, seront agitées pour les équipes ‘A400’ de l’Armée de l’Air … y compris l’ESTA, pour lequel afficher chaque semaine six avions ‘bon pour le vol’ demeure un défi !
Alexandre et escadrilles.org