A Istres, la 31e Escadre fait peau neuve

Peu à peu, les Boeing cèdent le terrain aux Phénix

La 31e Escadre Aérienne de Ravitaillement et de Transport Stratégiques est parvenue au milieu de sa mue : alors que quatre Boeing C-135FR ont rejoint les rangs des retraités, cinq A330 Phénix font déjà partie du paysage de la base aérienne 125. De plus, deux des A330-200 acquis d’occasion font désormais partie de la flotte de l’escadron 3/60 Estérel, formellement basé à Creil, supplantant les deux A340 (partis en décembre 2020) et les deux A310-300, eux aussi sur le départ, en cette fin d’année.

La déflation du parc Boeing se poursuit : les trois appareils les moins âgés, les KC-135R acquis de seconde main de l’USAF seront les derniers quadriréacteurs à voler à la 31e EARTS, plus précisément à l’ERV 4/31 Sologne, qui utilisera les prestigieux Stratotanker jusqu’en 2025.

Les MRTT volent au sein de l’ERVTS 1/31 Bretagne, l’escadron opérationnel qui a abandonné son appellation ‘Groupe de ravitaillement en vol 2/91’ en octobre 2019, et au sein de l’escadron de transformation Phénix (ETP) 3/31 Landes, depuis septembre 2020. On remarque d’ailleurs que les FAS ont de la suite dans les idées puisque les noms des trois escadrons constitutifs de la ’31’ sont ceux des escadrons de ravitaillement en vol des débuts de l’aviation stratégique française !

A l’issue du mouvement de l’Estérel vers Istres, en 2023, la 31e Escadre comptera un quatrième escadron volant, l’escadron de transport stratégique 4/31. Les trois A330 du ‘plan de relance’ ne comportent pas de porte cargo latérale, car après 2025, ils subiront un chantier de transformation au standard MRTT Phénix, ce qui portera la flotte de la 31e EARTS à 15 avions, maintenus en condition opérationnelle par l’ESTA 15/31 Camargue.

Longtemps mis au défi d’une mission exigeante avec une flotte d’avions cinquantenaires, les aviateurs de la base aérienne 125 font maintenant des jaloux : à l’issue de la mue en cours, la 31e Escadre sera la grande unité la plus moderne de l’Armée de l’Air. Il est vrai qu’une bonne partie des crises à venir se dérouleront loin de nos frontières : pour peu qu’il faille projeter une vingtaine de Rafale à 12 000 kilomètres, tout en maintenant la pleine capacité de l’alerte nucléaire, la flotte de Phénix sera employée à son plein potentiel !

Alexandre et escadrilles.org

Remerciements : à qui de droit pour les photographies en bout de piste.