Elle était simple, fiable, performante dans sa catégorie, peu coûteuse à l’emploi … mais elle n’était pas éternelle : cette fin décembre 2022 voit les derniers vols des Alouette III de l’aéronautique navale, des appareils de la flottille 34F et de l’Ecole de Spécialisation sur Hélicoptères Embarqués de Lanvéoc-Poulmic.
Outre les escadrilles de soutien, de formation ou d’expérimentation, les Alouette III SA.316B et SA.319B furent employées au sein des flottilles 34F (Lanvéoc) et 35F (Hyères) pour des missions variées allant du transport de charges sous élingue, ou de ministre, jusqu’à la lutte anti-navire ou l’ASM (avec des torpilles Mk46).
Une des missions les plus connues des Alouette a été celle du sauvetage des équipages de l’aviation embarquée, les célèbres Pedro. Quelques pilotes de chasse lui doivent la vie.
Les premières Alouette III Marine furent mises en service en 1962, mais toutes les machines ne datent pas de cette époque : les dernières Alouette SA.319B furent livrées en 1978 et 1979. La Marine célébrait donc les 60 ans de service de cet hélicoptère exceptionnel lors de la cérémonie du 9 décembre dernier à Lanvéoc.
Selon des statistiques non officielles, sur les 54 Alouette III qui portèrent la cocarde à l’hameçon, 18 furent perdues dans des accidents à l’issue parfois dramatique. Il faut dire que les Alouette III connurent toutes les longitudes et presque toutes les latitudes, opérant parfois au départ de navires de faible tonnage, ou dans des conditions météo très exigeantes.
Suppléant parfois aux hélicoptères plus récents mais moins disponibles, les Alouette III ont accumulé près de 320 000 heures de vol pendant leurs 60 années de service : cette activité dépasse celle des Super-Etendard. Elle sera peut-être supplantée par celle des Atlantique 2 qui sont eux aussi promis à une longévité exceptionnelle.
Surnommée la ‘Cacahuète’ par les marins du ciel, l’Alouette III restera longtemps dans les mémoires, et trouvera sa place sur le podium des aéronefs légendaires de la Marine. Plusieurs hélicoptères rutilants ont été transférés dans des musées ou des lycées, en état de vol.
On ne sait si les petits-enfants de certains pilotes ou mécaniciens ayant servi sur la ‘Cacahuète’ ont servi à leur tour sur Alouette, c’est probable, mais en tout cas le son particulier de ses rotors manquera beaucoup aux passionnés d’aviation. Le charme un peu rétro des stars disparues, quoi …
Alexandre et escadrilles.org