Le document projet de la LPM 2030 est en décalage par rapport à la LPM 2019-2025, au niveau des hélicoptères de manoeuvre et des légers. Cependant, l’ALAT préservera son fer de lance, le Tigre, avec 67 machines à l’horizon 2030 (hors attrition), et obtient à juste de titre une modernisation de cette pièce maitresse de son dispositif.
Le constat est plus étonnant pour les hélicoptères de manoeuvre : la flotte, comptant actuellement 115 hélicos de 4 types, va évoluer vers un volume de 105 machines en 2030 (y compris les forces spéciales), à forte prédominance de Caïman (81 au total) avec une composante Cougar. La montée en gamme technologique se fait ainsi au détriment du volume de forces terrestres projetables. Est-ce le fruit d’une réflexion stratégique, ou l’effet d’une frugalité imposée ?
Toujours plus étonnant, la cible d’acquisition du futur H160M, connu sous le nom de HIL, s’effondre, passant de 169 hélicoptères à 20. Il saute aux yeux que le conflit en Ukraine, les pertes constatées de part et d’autre, rebat complètement les cartes de l’emploi de la composante hélicoptère sur un ‘vrai’ champ de bataille. Cela justifierait un saut de côté concernant l’acquisition d’une machine qui était destinée à constituer un des trois éléments du triptyque de l’ALAT, et pas le moindre.
S’agit-il d’un délai permettant une réflexion visant à revisiter le programme, ou bien d’un réexamen de l’utilité d’un hélicoptère ni léger, ni moyen, qui finalement ne correspondrait plus au souhait de l’Armée de Terre ? Escadrilles n’en sait évidemment rien … les années qui viennent apporteront la réponse !
Alexandre et escadrilles.org