Au terme d’une augmentation planifiée des capacités, les A400M de l’Armée de l’Air atteindront prochainement leur pleine capacité opérationnelle : si toutes les missions prévues peuvent être maintenant exécutées, certains équipements sont encore en cours de qualification.
La flotte tricolore d’A400M compte actuellement 24 appareils, la plupart étant aptes à toutes les missions … certains numéros resteront affectés aux transports logistiques car contractuellement livrés sans capacité tactique. Les soucis techniques qui pénalisaient la disponibilité opérationnelle sont maîtrisés : en particulier, les moteurs TP400 ont maintenant un cycle d’entretien suffisant long pour ne pas plomber la dispo.
L’amélioration de la disponibilité résulte de plusieurs actions, comme par exemple la présence sur la BA 123 d’une ‘resident team’ d’Airbus travaillant aux côtés de l’ESTA (ainsi qu’une équipe de contact du consortium Europrop). Une partie des chantiers de maintenance industrielle (NTI) est maintenant réalisée sur place avec la présence à Bricy d’une antenne du SIAé (Service Industriel Aéronautique).
L’exercice Pégase 2024 est une concrétisation de cette amélioration, avec le détachement de cinq A400M, en Alaska (3 avions) et en Australie (Pitch Black, 2 avions). Le transporteur ‘tactique à allonge stratégique’ trouve ainsi de nombreuses occasions pour exprimer ses capacités, témoin le nombre d’heures accumulées pour la flotte de l’AAE, approchant les 50 000 à ce jour.
La 61ème Escadre de Transport connait actuellement une réorganisation importante, à l’égal des autres escadres de l’Armée de l’Air et de l’Espace : une partie de la maintenance ‘redescend’ vers les escadrons, l’ESTA 15/061 Loiret demeurant responsables des gros chantiers, et des chantiers spécialisés.
De ce fait, le 1/61 Touraine et le 4/61 Béarn vont prendre du volume pour atteindre environ 120 personnes, de nombreux techniciens rejoignant les « Services Techniques » escadrons pour assurer la ‘piste’ et les petits chantiers de maintenance (jusqu’à 5 jours). Un changement de moteur pourra ainsi être effectué au sein des escadrons.
Dix années pour parvenir à la pleine capacité opérationnelle, cela semble long, mais finalement pas si exceptionnel si l’on regarde les autres programmes d’aéronefs militaires modernes en Europe et aux Etats-Unis. L’intégration progressive de systèmes de guerre électronique et d’auto-défense permet d’ailleurs de bénéficier des retours d’expérience les plus récents …
Le système A400M va ensuite évoluer en intégrant des besoins opérationnels apparus récemment : il est évident que la guerre des drones qui fait rage en Ukraine ne peut laisser les états-majors indifférents. Les qualités intrinsèques du vecteur, capacité d’emport, vitesse, autonomie, manoeuvrabilité, le désignent particulièrement pour des usages innovants.
Alexandre et escadrilles.org