C’est par une matinée ensoleillée que la base aérienne 133 de Nancy-Ochey a célébré la mise en service opérationnel du Mirage 2000D RMV (pour rénovation à mi-vie). Le programme, conduit depuis 2016, voit les capacités offensives et d’auto-défense du chasseur-bombardier remises à niveau, pour 50 avions opérationnels équipant trois escadrons de la 3ème escadre de chasse (55 avions au total, selon la LPM).
Le 2000D rénové bénéficie d’une interface pilotes/systèmes à la page, d’une meilleure communication air/sol (Scarabée), de la capacité de tirer les missiles de croisière Scalp, et les nouvelles bombes à guidage laser hydridée GPS GBU-48/GBU-50. Une capacité qui manquait cruellement, le canon de bord, a été intégrée sous la forme d’un pod de 20 mm que l’avion peut emporter en point interne gauche. Dans bien des cas en effet, le ‘show-of-force’ d’intimidation a fait son temps, alors qu’un tir de semonce reste très dissuasif. Dommage que la capacité AASM n’ait pas été retenue, mais il y a sans doute des raisons précises à cela.
Du côté des pods de guidage, le 2000D reste compatible avec les ATLIS et les Damoclès, tout en étant capable d’emporter le pod de nouvelle génération Talios, utile aussi pour la reconnaissance. Et le 2000D RMV reste le seul porteur de la nacelle électronique ASTAC. L’autodéfense de l’avion se voit considérablement boostée grâce à la capacité MICA-IR, un missile à moyenne portée parmi les meilleurs, et une suite détecteurs/lance-leurres modernisée. L’excellente manoeuvrabilité du 2000 reste un bon atout pour les ‘évasives’.
Dans ses missions de prédilection, les atouts du 2000D resident sa capacité de suivi de terrain à très basse altitude qui, couplée à un entraînement de haut niveau, garantit à l’avion une bonne survivabilité dans l’accomplissement de sa mission : la destruction de cibles terrestres à courte, moyenne, et longue portée. Des missions pour lesquelles la formule ‘biplace’ est un bonus, en particulier dans un contexte de conflit de haute intensité.
Pour la suite de sa vie opérationnelle, le 2000D rénové bénéficie d’un coût de mise en oeuvre maîtrisé ; le retrait de service d’une partie des cellules, 10 avions, permet de puiser dans un réservoir de rechanges suffisant jusqu’à la fin de vie de l’avion, en 2035. La robustesse du 2000 est un fait prouvé par l’expérience.
Des 2000 jusqu’en 2035 ? Voilà une bonne nouvelle pour les fanas du Mirage, avec qui plus est un bonus pour les photographes : un avion PAS gris, et que les choumacs de Nancy-Ochey ne manquent jamais de parer de beaux insignes d’escadrilles. Pas d’avions orphelins en Lorraine, une tradition vieille comme la Trois !
Alexandre et escadrilles.org
Remerciements : trois photos ont été importées du reportage paru sur le site du Ministère des Armées