Pour l’Armée de l’Air, l’évolution tracée par la LPM 2019-2025 est claire au niveau des aéronefs: le renouvellement complet de la flotte de ravitailleurs et la consolidation du transport à vocation tactique (A400M) draineront l’essentiel des ressources. Il faut également noter que les systèmes de drones Reaper seront augmentés jusqu’à cinq ensembles (soit 15 appareils) à l’horizon 2025.
Avec 12 MRTT Phénix en parc fin 2025, et trois Boeing restants, l’Armée de l’Air aura résolu son problème de ravitaillement en vol et de transport à très longue distance. Au niveau du transport logistique et tactique, la flotte aura diminué en nombre mais théoriquement plus que doublé en ‘tonnes-kilomètres’ disponibles: les C-160 auront définitivement disparu au profit d’un parc de 25 A400M (11 livrables sur la période) et 18 Hercules (dont 4 Juliet).
Pas de mention particulière pour les hélicoptères. Les Fennec ont du potentiel futur, mais pour ce qui est des Puma, on imagine mal les trouver encore en parc en 2025, surtout que l’ALAT aura mis à la retraite la quasi-totalité des siens. D’autres H225 dans l’Armée de l’Air ?
Malgré le souhait du CEMAA, l’enfant-chéri de l’Armée de l’Air, son aviation de chasse, ne va pas bénéficier d’un coup de pouce. Mais après le départ des 2000N, l’hémorragie va quand même être stoppée: on passera à 211 avions Rafale et Mirage en parc en 2025 (hors attrition), contre 213 début 2019.
La livraison de 27 Rafale d’ici 2025 permettra ainsi de contrebalancer le départ à la retraite de tous les 2000C (2021 ou un peu plus tard ?) mais rendra nécessaire le maintien de l’essentiel de la flotte de 2000-5F, avions purs DA.
Les 55 Mirage 2000D de la 3e Escadre, remis à niveau mais demeurant à un standard pur mud, permettront d’assurer une bonne partie des contrats opex sur les théâtres habituels.
Pour ce qui est de la formation des pilotes et navigateurs d’avions et drones, Cirrus, Grob, Xingu et PC-21 feront l’essentiel. Mais la question de la succession des Alphajet de Cazaux devra vraisemblablement être réglée durant la LPM: faute de ressource en cash, va-t-on vers une autre externalisation ?
Cette LPM 2019-2025 consolide donc l’Armée de l’Air à son format de puissance moyenne otanienne post-guerre froide, une fois assurée la mission de dissuasion. Les nostalgiques de la grande époque pourront cependant considérer le point de vue ‘verre à moitié plein’ …
… L’augmentation de la disponibilité des aéronefs (promise dans la LPM), mettons de 5% par an, équivaudrait à la livraison annuelle de deux ATT et 10 avions de chasse pendant 5 ans …
Presque le rêve pour un aviateur !
Alexandre et escadrilles.org