Pas tout à fait située aux antipodes de la métropole, la Nouvelle-Calédonie bénéficie de la présence d’une unité de l’Armée de l’Air et d’une base aérienne, la BA 186 Lieutenant Paul Klein, située sur l’emprise de l’aéroport international de Tontouta. Tontouta est d’ailleurs le nom de baptême de l’Escadron de Transport 52.
Le 8 avril 2016, l’ET 52 a accueilli en son sein deux escadrilles de traditions, l’EROM 80 et la BR 107. L’EROM 80 est attribuée à l’escadrille des voilures fixes de l’ET 52, qui vole sur CASA 235. La BR 107 a été adoptée par l’escadrille des voilures tournantes de l’unité, volant actuellement sur Puma.
La première escadrille de l’ET 52, l’EROM 80, doit sa dénomination à sa création à Tan Son Nhut en 1949 : l’Escadrille de Reconnaissance d’Outre Mer 80 d’abord équipée de Siebel NC 701 Martinet, effectua ses missions avec des Grumman F-8F Bearcat à partir de 1951 jusqu’à sa dissolution le 1er septembre 1955. L’insigne de l’EROM 80, un martinet sur fond de carte d’Indochine, demeure le témoin de ses origines.
Le pedigree de la BR 107 est plus classique, puisque l’escadrille naquit VB 107 le 24 février 1915. La 107 vola deux ans sur Voisin Bombardier, puis brièvement sur Sopwith Strutter avant d’être équipée du fameux Breguet 14 à partir de décembre 1917, d’où sa dénomination définitive en BR 107 (belles photos sur traditions-air). Durant la grande période des FAS, la BR 107 ‘Serpent ailé’ fut la première escadrille de l’EB 2/94 Marne, jusqu’au 1er juillet 1988.
L’Escadron de Transport 52 est une composante essentielle des Forces Armées en Nouvelle-Calédonie, puisque le Tontouta intervient aussi bien lors d’exercices régionaux (aux côtés notamment d’escadrons australiens) que lors de multiples missions au profit du Territoire. L’emprise de la Nouvelle-Calédonie mesure en effet plus de 500 km de long pour 200 km de large (avec les îles Loyauté voisines, mais sans la ZEE).
Le Tontouta est un des six escadrons de transport à oeuvrer loin de métropole (avec les ET 50, 55, 68, 82 et 88) : maintenir en conditions opérationnelles le parc aérien de l’unité n’est pas le moindre des défis de l’ET 52. Bien qu’étant des aéronefs rustiques, CASA et Puma nécessitent quand même leur quota de centaines d’heures de mécanique chaque mois.
Quant aux pilotes, leurs missions sont d’une diversité rare, même mesurée à l’aune de l’activité d’unités de transport : lutte contre les incendies, secours en mer, exercices des FANC, interventions au profit des pays voisins lors de cataclysmes naturels, fréquents sous ses latitudes, ainsi que bien sûr les fréquentes EVASAN, sont le lot habituel de l’ET 52.
On trouvera d’ailleurs une évocation de toutes ces missions sur la très riche page facebook de la BA 186 (lien).
Alexandre et escadrilles.org
Remerciements : toutes les photos de cet article sont extraites de la ‘page’ facebook de la BA 186 … ne manquez pas de la visiter, elle vaut le détour !