L’année 2020 a vu s’achever la carrière d’un vieux félin de la Marine, le Lynx, qui servait encore au sein de la flottille 34F de Lanvéoc-Poulmic. Un saurien, le Caïman, le remplace dorénavant sur les deux façades pour une des missions reines des hélicoptères marins : l’anti-sous-marin. Le NH90 revendique d’ailleurs la mission globale de multi-luttes, servant au sein des flottilles 31F et 33F, respectivement attachées aux bases de Hyères et Lanvéoc.
Par un jeu de chaises musicales, la 33F a repris aussi la mission dévolue à la 32F, mise en sommeil en juin 2016, le SECMAR (secours maritime). C’est maintenant la volonté de la Marine de recentrer les flottilles de Caïman et de Panther (flottille 36F de Hyères) sur leurs métiers de base, le combat en dessous et au dessus de la surface. Plusieurs détachements Panther sont en effet affectés outremer (La Réunion, Antilles).
Les flottilles 34F et 35F, armées de Dauphins et d’Alouette prennent à leur compte les missions de formation, de soutien et de service public. La 35F (Hyères) arme aussi les Dauphin Pedro du Groupe aérien embarqué, et un plot à Tahiti (Dauphins N3+).
Pour accompagner le départ progressif des Alouette (échéance 2023), la Marine a procédé à la location de 12 Dauphin N3 à un consortium civil (les premiers ont été livrés en décembre). Ces 12 Dauphin viennent complémenter quatre appareils déjà loués à NHV, et affectés à l’ESHE (Ecole de Spécialisation Hélicoptères Embarqués). Dans un second temps, la Marine utilisera aussi quatre H160 à un standard civil (loués à la société Babcock), qui seront affectés à la nouvelle 32F, pour servir en priorité au SECMAR. A terme, tous les Dauphin seront remplacés par les HIL militaires, les Guépard, version marine.
On le voit, la Marine, à l’instar des deux autres armes, s’est trouvée dépourvue face au vieillissement de sa flotte d’hélicoptères, et s’adapte en ce moment avec des solutions plus ou moins pérennes. Et comme l’ALAT, l’Aéro doit batailler dur pour obtenir de ses NH90 une disponibilité honnête. Espérons qu’avec le H160M, Airbus saura prouver qu’il sait encore concevoir et construire des hélicoptères dignes de la réputation de leurs prédécesseurs : performants, fiables et raisonnablement peu coûteux.
Alexandre et escadrilles.org