Le Lockheed-Martin F-35A a fait tellement parler de lui, qu’il semble inutile de le présenter, au moins aux visiteurs d’escadrilles. Rappelons tout de même que cet avion est un chasseur-bombardier, un avion offensif, et non un chasseur de supériorité aérienne.
Avion court et ‘carré’, le F-35A possède des qualités importantes de furtivité s’il opère en ‘lisse’, donc avec des charges offensives et défensives en soute.
L’avion pèse 13 154 kg à vide, et emporte 8 278 kg de pétrole en interne, ce qui fait un poids total de 24 tonnes, en comptant des armements internes d’une masse max de 2600 kg.
Il n’y a donc pas trop des 19 tonnes de poussée du réacteur (12 tonnes à sec) pour faire décoller l’oiseau à pleine charge et le faire accélérer.
Dans cette configuration, le F-35A est donné pour un rayon d’action de combat de 670 nautiques (profil de mission non précisé, Hi-Lo-Hi probable) … donc suffisant pour frapper beaucoup de cibles.
La forte charge alaire de l’avion (468 kg/m2 avec 50% de pétrole et armement interne) en fait une plate-forme stable en basse altitude mais limitée en évolution en haute altitude (333 kg/m2 pour un Rafale C en configuration comparable).
Si la mission principale du F-35A est bien l’attaque, sa capacité d’autodéfense est réelle (deux AIM-120 en interne), mais toutefois limitée en combat rapproché : la forte trainée due à l’aérodynamique ‘carrée’ de l’avion et la forte charge alaire impliquent une forte dégradation de l’énergie en évolution serrée.
En dogfight, l’utilisation nécessaire de la post-combustion pour contrer cette forte trainée fait du F-35A une cible facile pour des missiles IR modernes. C’est un point faible indubitable. Le F-35A mise sur sa discrétion pour réussir sa mission offensive.
L’intérêt de venir à Mont-de-Marsan était aussi de voir l’avion évoluer : en BA, la manoeuvrabilité du F-35A semble tout à fait honorable. Par ailleurs, le Lightning n’est pas aussi bruyant que certains détracteurs l’ont affirmé.
En définitive, le F-35A sera un avion efficace dans sa mission primaire, une fois que ses défauts de jeunesse auront été soignés : un avion fait pour transporter une B-61 à 500 nautiques (Belgique, Hollande et Italie abritent des dépôts opérationnels de cette arme atomique tactique), ou pour détruire les infrastructures critiques de l’ennemi.
Par contre, absolument pas le chasseur multi-role optimal de cette première moitié de siècle !!
Alexandre et escadrilles.org