La 21ème édition de l’exercice naval franco-indien s’est tenue du 16 au 20 janvier au large de la façade occidentale de l’Inde. Au cours de ces 5 journées, les deux marines ont interagi avec un degré de réalisme opérationnel jamais atteint auparavant.
Inde et France sont liées par un partenariat stratégique de grande valeur, reflétant la longue histoire commune des deux pays et une confiance mutuelle solide qui s’est établie depuis les premiers conflits auxquels a été confrontée l’Inde.
Cette année comme les précédentes, Varuna s’organise autour d’un groupe aéronaval combiné au centre duquel on trouve le Charles-de-Gaulle, évidemment, mais aussi un grand nombre d’unités modernes de la Marine nationale et de la Marine indienne.
Cette dernière fait face aujourd’hui à un défi : son nouveau porte-avions, le Vikrant, dépourvu de catapulte, ne bénéficie pas d’une flottille de chasse embarquée performante et fiable. En effet, les MiG-29K se caractérisent par une disponibilité très faible.
S’il est facile de transformer un avion ‘terrestre’ en avion naval (le F-4 Phantom fut conçu à l’origine pour être embarqué !), l’inverse est un chemin de croix coûteux et rarement couronné de succès. C’est pour cette raison que le ministère de la défense indien a émis un appel d’offres pour remplacer les MiG par une petite trentaine de chasseurs multiroles.
La compétition entre Rafale et F-18 Super Hornet fut rude, mais plusieurs fuites vers la presse, non démenties, suggèrent que le Rafale a été classé premier, les deux avions présentant des inconvénients et des avantages dans ce qu’il faut bien appeler une ‘improvisation’ techniquement très osée.
Depuis sa mise en service opérationnelle, l’Inde ne tarit pas d’éloges sur le dernier-né de chez Dassault, plus exactement de l’équipe Rafale qui comprend aussi Thalès, Safran et de nombreux industriels. Le Rafale est en quelque sorte le ‘joker’ de l’Inde en cas de complication avec son grand voisin septentrional.
A moins d’une grave faute diplomatique, les Rafale Marine indiens devraient être commandés prochainement, avant les élections générales indiennes de 2024. La prochaine visite en Inde du président Macron offre une opportunité idéale pour ce nouveau partenariat autour du Rafale.
La concrétisation d’une chaîne de maintenance industrielle complète en Inde fera-t-elle partie de l’accord ? Escadrilles n’en sert rien, mais les Indiens tiennent beaucoup à la maîtrise complète du cycle de vie de leurs Rafale. De plus, une commande ultérieure de Rafale pour la force aérienne indienne est possible.
Potentiellement, la commande de Rafale Marine indiens pourraient inclure un accord entre les deux pays pour la mise à disposition rapide d’une petite escadrille de Rafale marins issus du parc de la ‘Royale’, de façon à ce que les aviateurs marins indiens se fassent la main rapidement sur leur nouveau chasseur. On en saura plus très bientôt.
Alexandre et escadrilles.org
Remerciements : Escadrilles remercie sincèrement les photographes auteurs des images diffusées sur Twitter. S’ils veulent bien se faire connaitre, je me ferai un plaisir de mentionner leurs noms en légende des images.