Dans le début des années 90 plusieurs avions déclassés furent mis en place dans ce qui est devenu le Musée de Khodinka (sur l’Aéroport Central de Moscou); les appareils étaient alors dans un état très « présentable ». Parmi eux plusieurs versions du MiG-23 sont particulièrement intéressantes.
Le MiG-23S (Flogger-A) était la version initiale du MiG-23 qui ne fut construite qu’à quelques dizaines d’exemplaires en 1969-70. Il est facilement reconnaissable à la tuyère de son turboréacteur R-27F2-300 (10 tonnes de poussée) qui dépasse nettement à l’arrière de la dérive.
Il a surtout servi à développer les versions ultérieures et n’est probablement pas entré en service dans les unités opérationnelles, ce qui explique que les photos du MiG-23S soient rares.
Par ailleurs, le quatrième prototype du MiG-23 (désignation constructeur « 23-11/4″ et codé « 234 ») fut équipé pour étudier en 1969 et 1970 la future version MiG-23B (« B » pour Bombardirovchtchik = Bombardier), mais le premier vrai prototype du MiG-23B (le 32-24 N°1) a volé le 18 février 1971.
Cet appareil (codé « 321 » vert) est exposé à Khodinka ; sa voilure (appelée « Type 1 ») est semblable à celle des MiG-23S et ne comporte donc pas de décrochement du bord d’attaque (caractéristique des MiG-23 ultérieurs et des MiG-27). Les moteurs (AL-21F-3) qui devaient équiper les MiG-23B de série n’étaient pas disponibles en quantité suffisante : ils furent réservés aux Su-17M et Su-24 qui étaient considérés comme prioritaires. Cela explique qu’en 1972-73 en plus des deux prototypes (« 321 » et « 322 ») la production fut limitée à 24 appareils qui furent affectés aux VVS et aux centres d’essais.
Le marquage « 321 » illustre la façon dont le constructeur composait le « Bort Nomièr » de ses avions d’essais : (« 32 ») suivi du N° du prototype (« 1 »).
Le MiG-23B devait plus tard donner naissance au MiG-23BN (équipé du R-29-300) produit à plus de 600 exemplaires (principalement pour l’exportation) et au MiG-27.
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