Dans les années 1974-1979, l’escadron de liaison Verdun ou plus simplement l’EL 41 stationné sur la base de Metz (BA 128) était équipé de cinq types d’avions : le Nord 262D, le Morane Saulnier MS-760 Paris, le Max Holste MH.1521 Broussard et moins connus le CM-170 dit « Fouga » et un Rallye solitaire qui fut prêté quelques temps à l’EL par son constructeur.
Les Fouga servaient à l’entraînement de certains pilotes de l’Etat-Major de la FATAC et aux liaisons ; l’EL les utilisaient pour la liaison, l’entraînement et assurait les vols de convoyage (notamment vers l’AIA de Clermont) et d’essais (après visites ou réparations). Certains transporteurs de l’EL appréciaient particulièrement ses remarquables capacités en voltige (c’était tout de même plus facile qu’avec le ‘Brou’).
Avant de passer sous le code ‘128-‘ de la base aérienne ces appareils furent codés en ’41-‘.
Les MH.1521 Broussard en plus des liaisons en régime VFR (conditions météorologiques de vol à vue) assuraient les largages de paras notamment au profit des SAPS (Sections Autonomes de Parachutisme Sportif).
Les nombreuses surprises qu’il réservait aux non initiés, à l’atterrissage, lors des vols en montagne et en largage para, lui ont donné une mauvaise réputation c’est pourquoi à l’EL les amateurs de ‘Brou’ se comptaient sur les doigts de la main. Pourtant il pouvait être passionnant quand on le connaissait bien, et comme on ne se battait pas pour faire du Broussard, il y en avait toujours un de dispo sur le parking.
Le Paris était très utilisé pour les liaisons VIP. Tout en ayant plus d’autonomie que son cousin le Fouga, il nous réservait parfois des arrivées acrobatiques sur certains aéroports internationaux mais en navigation basse altitude il était parfait. Pour les amateurs de sensations fortes, je conseille un vol de nuit en Paris au milieu des cumulonimbus : la verrière panoramique permet d’admirer les éclairs ‘comme si on y était’.
Le home cinéma existait bien avant d’être mis en vente dans les grandes surfaces !
Le Nord 262, de son petit nom ‘deux-six-deux’, était la vedette officielle de la « boutique » qui mettait en œuvre la version D (hélice quadripale).
C’était la monture préférée du cdt d’escadron, du chef des ops, du leader pilote et des super VIP qui adoraient jouer avec son pilote automatique perfectionné (pour l’époque).
Pendant quelques semaines le constructeur du Rallye ne trouvant pas de clients, avait eu la bonne idée de dispatcher ses appareils en surnombre dans les différents EL (41, 43, 44) à raison d’un exemplaire par escadron. Mon plus grand regret le concernant est de n’avoir pu le photographier avec l’insigne de l’EL 41 qu’il n’a porté que quelques jours.
Il n’a pas vraiment emballé les pilotes, pourtant il se posait tout seul, il volait tout seul, et il refusait obstinément de décrocher (sauf quand on le brutalisait vraiment) On n’avait même pas la possibilité de se poser sur le ventre car le train était fixe. Bref il était sans histoire.
L’EL 41 Verdun est devenu en 1983 l’ETE 41 Verdun, puis en 2004 il a été fusionné avec l’EH 2/67 Valmy pour devenir l’ETM 1/40 Moselle, toujours sur la base aérienne 128 de Metz-Frescaty.
Après la fermeture de cette dernière, puis de Dijon-Longvic en 2015, le Verdun a retrouvé ses ailes en même temps que la désignation ‘Escadron de Transport’ ; il est stationné à Villacoublay et vole sur TBM700.
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