Les 10 et 11 avril étaient des grands jours pour l’escadrille BR 11 du 2/33 Savoie, qui fêtait son premier centenaire sur la base de Mont-de-Marsan. Le Breguet XIV, qui équipa la BR 11 à partir de 1917, était de la partie, avec le magnifique F-POST.
Avec ce puissant biplan, on mesurait les progrès énormes de l’aviation entre juin 1913, époque de la création de l’escadrille C-11 sur Caudron G-2 et G-3 à La Brayelle près de Douai, et juillet 1917, date à laquelle l’escadrille prit son nom définitif avec l’arrivée des Breguet. La cocotte apparut en juillet 1916 sur le fuselage des Caudron de la C 11 (site d’Albin Denis).
Venu également en ami, le CM-170 piloté par Claude Gravelle, un ancien du 3/33 Moselle (et des F-100 !), amenait une touche de légèreté au milieu des puissants réacteurs qui animent la base aérienne 118. L’avion est géré par l’association Magister (et Mme Claire Martin) qui le fait voler au profit des passionnés qui ont quelques économies.
L’escadrille BR 11 est actuellement emmenée par le commandant Leprince, qui a déployé une grosse énergie pour que la fête soit réussie. Cet anniversaire a bien entendu été marqué par un F-1CR décoré spécialement: une très belle pixelisation du Mirage a certainement demandé plus d’une centaine d’heures aux peintres de l’ESTA 2E118.
Ce Mirage F-1CR, le n°604, a bien entendu participé au défilé aérien (quatre avions + 2) qui a ponctué la cérémonie. Les vols d’avions de tous types ont d’ailleurs été nombreux au cours de la journée: la réputation de la base de Mont-de-Marsan n’est pas usurpée.
L’avion décoré était présenté avec un bidon « irakien », une configuration plus typique de la seconde mission du 2/33, l’appui sol, mais qui est apprécié de beaucoup de pilotes et d’amateurs.
Au cours de la Grande Guerre, la BR 11 fut extrêmement exposée, consacrant une grosse activité à l’observation des lignes ennemies et au réglage des tirs d’artillerie.
Après les avions Caudron et Letord, atteints de centaines d’impact de balles venues du sol ou des chasseurs adverses, les Breguet ornés de la cocotte offrirent une monture plus performante aux pilotes de l’escadrille.
La cérémonie fut l’occasion de rendre hommage aux nombreux pilotes de la BR 11 morts au champ d’honneur lors des deux conflits mondiaux, mais aussi d’honorer les pilotes d’aujourd’hui, notamment pour leurs faits d’armes en Afghanistan, en Lybie ou au Mali.
Depuis 1988, l’escadrille vole sur son avion actuel, d’abord au sein de feu le 3/33 Moselle, puis avec le dernier spécialiste de la reco pilotée, en France, le 2/33 Savoie.
Si le retrait du F-1CR et la mise en sommeil du 2/33 et de ses escadrilles est prévu pour 2014, il est imaginable que cet attelage de choc soit prolongé d’une année, au moins.
Alors que l’Etat-Major prend connaissance de ses nouvelles contraintes budgétaires, et compte ses escadrons de combat sur les doigts des deux mains, ou presque, il se peut que des réalités imprévues voient le jour.
Comme nous l’avons appris, la flotte de F-1 dispose encore d’un gros potentiel dans tous les sens du termes. Alors on peut rêver que les F-1CR du 2/33 égalent le record des Jaguar du « Provence », avec une mise à la retraite après 32 années de service (après tout, le nombre d’années de cotisation ne cessant d’augmenter, il n’y a pas de raison que les F-1CR bénéficient d’un régime plus favorable que les Jaguar !!).
Bientôt, un article plus complet sur la BR 11 …
Remerciements: Au Ltt-Cl Vinot-Préfontaine et à l’escadron de reconnaissance 2/33 Savoie.
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