Les deux escadrons de la 12ème Escadre de Chasse furent les dernières unités de France métropolitaine à échanger leurs Mirage F-1C (et B) contre des Mirage 2000C et B. Avantage des derniers servis, le 1/12 Cambrésis et le 2/12 Picardie touchèrent les versions les plus évoluées du 2000C, au standard 5, et avec un radar RDI et un réacteur M-53P2 (y compris pour les huit derniers 2000B sortis d’usine).
C’est en avril 1992 que le 1/12 commence à voler sur 2000: au départ l’escadron est composé de 2 escadrilles, la célèbre SPA 162 (Tête de Tigre), et sa compagne de toujours (depuis 1952), la SPA 89 (Guêpe). A partir de février 1997, une troisième escadrille, la SPA 166 (Aigle), rejoint l’escadron. Plusieurs Mirage 2000B seront tour à tour affectés au 1/12.
Bien entendu, les Mirage du Cambrésis sont parmi les plus connus de tous en raison de leur participation annuelle au Tiger Meet: les peintres de l’escadron se sont fait une spécialité des costumes de Tigre de tous styles, et ont souvent obtenu le prix de la plus belle décoration.
Plus discret (mais non moins valeureux) que son frère, le 2/12 reçoit ses 2000 à compter d’avril 1993. Les Mirage arborent les insignes de deux, puis trois, escadrilles figurant des oiseaux: la SPA 173 (Oiseau de paradis), la SPA 172 (Perroquet rouge), et, à partir de septembre 1996, la SPA 90 (Coq chantant).
A noter que tout d’abord les insignes d’escadrilles du 2/12 furent inscrites dans des ronds noirs, comme pour les F-1, avant d’être directement plaquées sur la peinture bleue de la dérive.
Le 2/12 Picardie fut l’une des victimes du plan de « réorganisation » (i.e. réduction de format): Livre Blanc et RGPP. Il fut malheureusement dissous le 7 juillet 2009, nous laissant en souvenir un Mirage magnifiquement décoré.
Le 1/12 reste dorénavant seul sur la BA-103 de Cambrai Epinoy pour défendre les accès nord de la France, assurant du même coup les PO à Creil et également souvent à Lann Bihoué.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, les autorités ont depuis programmé la fermeture de la base, et … la dissolution du Cambrésis l’ultime survivant de la « Douze ».
Il paraît donc que la défense aérienne du nord de la France n’a plus besoin d’escadrons d’intercepteurs basées au nord de Paris, et que tout peut se faire aussi bien (et même mieux, tant qu’on y est !) depuis St-Dizier, avec quand même une PO positionnée sur la BA-110.
Faisons donc confiance à nos voisins septentrionaux pour mener une veille otanienne efficace sur les importuns qui surviendraient par l’Arctique. L’avenir jugera.
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