L’Escadron de Chasse 3/3 Ardennes est l’héritier direct du Groupe de Chasse III/3 Ardennes qui fut créé le 10 octobre 1943 à Rayak (Liban). Ses deux escadrilles furent à cette époque la 1.GC III/3 « Hure sur bande bleue » et la 2.GC III/3 « Hure sur bande rouge ».
Le GC III/3 connut plusieurs théâtres d’opérations de la fin 1943 (Proche Orient) à mai 1944, puis septembre 1944 (Algérie), et vola d’abord sur Hurricane IIC. Affilié à la 4ème Escadre de Chasse à compter d’octobre 1944, il vola ensuite sur P-47D Thunderbolt, jusqu’en 1946, puis fut dissous en Allemagne.
L’histoire de l’Ardennes est agitée, puisqu’il revoit le jour le 1er janvier 1950 à Friedrichshafen, en tant qu’ EC 4/4, avant d’être à nouveau dissous en octobre 1950. Pendant ces quelques mois, l’escadron étrenne ses premiers « réacteurs », des DH-100 Vampire (ce point d’histoire reste à documenter).
Mais revoilà les sangliers de l’Ardennes en janvier 1953, à Reims, et cette fois-ci bien à sa place en tant qu’Escadron de Chasse 3/3 : il est alors équipé de Republic F-84G Thunderjet. Trois ans plus tard, en mai 1956, il passe sur F-84F Thunderstreak, juste à temps pour prendre une part importante à l’opération Mousquetaire (crise de Suez). Mais le 3/3 est à nouveau dissous le 15 novembre 1957 : on a besoin d’aviateurs pour les opérations en Algérie.
Enfin, c’est sur la base de Nancy Ochey que le 3/3 Ardennes est recréé, le 1er juillet 1974, avec les Mirage VF. Il ne conservera le chasseur-bombardier temps-clair que trois ans, puisqu’il touchera des Jaguar à partir d’avril 1977.
Seul escadron de la Trois à voler sur le biréacteur ravitaillable en vol, le 3/3 profite de la proximité de la Onze, basée à Toul Rosières, pour la maintenance.
La mission principale du 3/3 est alors l’attaque des radars, avec le missile Martel. C’est justement dans cette fonction que l’Ardennes s’illustrera le 7 janvier 1987, en détruisant un site radar libyen installé sur la base d’Ouadidoum, dans le nord du Tchad.
Ce raid restera dans les annales, tout comme celui mené un an plus tôt par les Jag de la Onze.
Peu après, en 1987, le 3/3 Ardennes redevient très supersonique en remplaçant ses Jaguar par des Mirage IIIE : la 3éme Escadre de Chasse est alors 100% IIIE pour quelques années.
Ce sont finalement les ‘Cochons’ qui finiront le Mirage III à Ochey, puisque le 3/3 touchera ses 2000D à partir de mars 1994.
Entre temps, l’Ardennes et le GERMAS 15/003 auront offert deux des plus belles décorations spéciales jamais portées par un Mirage III : la spéciale cinquantenaire du 3/3, pour le 9 octobre 1993, et la décoration ‘dernière VP IIIE’ portée en septembre 1993.
Une fois sur 2000D, le 3/3 Ardennes se voit attribuer une troisième escadrille, le 23 juin 1995 : il s’agit de la BR 44, qui fort opportunément a pour emblème … un sanglier.
Une fois doté du puissant 2000D, très moderne et ravitaillable en vol, c’est une vie opérationnelle passablement agitée qui attend le 3/3 Ardennes, à l’image d’ailleurs des deux autres escadrons de Nancy, le 1/3 Navarre et le 2/3 Champagne.
Au jour de son 70ème anniversaire, l’escadron de chasse 3/3 Ardennes a porté à son palmarès un bon nombre de missions hors normes, illustrant ainsi sans ambiguité la devise attachée à son animal fétiche : « Ne recule ni ne dévie ».
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Sources: le site du 70ème anniversaire du 3/3, le site Traditions-Air.