Tandis que les deux flottilles voisines font rugir leurs Rafale Marine, la 17F demeure pleinement opérationnelle avec ses Super Etendard Modernisés. Elle est même de tous les embarquements, puisque selon le cas, le Charles de Gaulle emporte un détachement de 6 à 8 avions de la 17F lors des campagnes et exercices.
On sait bien que les SEM standard 5 ont conservé toutes leurs capacités d’attaque grâce aux modernisations successives du système d’armes. Entre autres, les pilotes ont depuis 2008 une tablette Fightacs scratchée sur leur cuisse gauche, laquelle permet de réceptionner des informations tactiques telles que photos et coordonnées d’objectifs, positions des autres avions du dispositif, et de les présenter sur une carte numérique.
La tablette permet aussi de recevoir et collationner la « nine-line », une instruction de tir provenant des FAC positionnés au sol. Une fois les coordonnées de l’objectif reçues, le pilote les transfère sur sa centrale de navigation et peut ensuite procéder à une attaque directe, ou bien décider d’illuminer la cible avec son pod de désignation Atlis ou Damoclès.
Le pod Atlis est assez ancien, cependant la visualisation qu’il produit est satisfaisante de jour. Le pod Damoclès est plus récent, et permet également les attaques de nuit, grâce à la visualisation infra-rouge. Les pilotes de la 17F obtiennent au cours de leur progression les qualifications (distinctes) pour utiliser l’Atlis et le Damoclès.
Compte-tenu de l’échéance de 2016 pour la fin des Super Etendard, la flottille n’accueille plus de jeunes stagiaires : en effet, il faut environ deux années pour qu’un pilote issu de l’Ecole d’Aviation Embarquée de Meridian NAS obtienne sa qualification d’équipier opérationnel. La STC (section transformation chasse) SEM a donc cessé de fonctionner à la fin de 2013. Mais la progression va bon train pour les actuels équipiers à l’entraînement (EE).
Rappelons que la progression sur SEM comprend 100 missions en tant que stagiaire STC et 60 missions environ en tant qu’équipier à l’entraînement. D’après un jeune pilote, la complexité des missions et l’ergonomie un peu chargée du cockpit du SEM ne pose pas de difficulté particulière : en effet, dans la formation de pilote de chasse embarquée, les difficultés d’exécution de la mission augmentent graduellement au fur et à mesure de la progression et du changement de type d’avion.
Même si la flottille 17F effectue toutes ses missions opérationnelles (y compris le prochain déploiement Bois Belleau, bien sûr), on y prévoit déjà la transformation sur Rafale, qui aura lieu à partir de mi-2016. Ainsi, des pilotes de la 17F pourraient être stagiaires au sein des 11F et 12F, et réintégrer la flottille au Balbuzard plus tard, évitant ainsi un passage à vide pour l’unité lorsqu’elle recevra les biréacteurs.
Ce tuilage permettra une mise en service opérationnel rapide de la 17F : on prévoit que la MSO sera prononcée avant la fin de 2017. Cependant, on n’en est (heureusement) pas encore là, et les nombreux fans du Super-Etendard peuvent encore admirer pendant de très nombreux mois les lignes harmonieuses du chasseur naval classique.
La flottille 17F et le SEM standard 5 auront encore l’occasion de démontrer leur valeur opérationnelle.
Remerciements : à l’officier chargé de la communication à la BAN de Landivisiau, au CF Mailhac pour son accueil à la flottille 17F, et à Wardie pour sa disponibilité.
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