L’Armée de l’Air compte dans ses rangs un septuagénaire de plus: il s’agit du Groupe de Ravitaillement en Vol 2/91 Bretagne, qui célébrait cet anniversaire le 29 juin sur la base aérienne 125 d’Istres.
Fort d’une flotte de 14 ravitailleurs C-135FR et KC-135R, le Bretagne dans la force de l’âge est l’indispensable acteur de la Force Aérienne de Dissuasion, qui compte également deux escadrons de bombardement, l’EB 1/91 Gascogne et l’EC 2/4 La Fayette (stationné aussi sur la BA 125).
Le GRV 2/91 s’est même vu attribuer des nouveaux brevets de jeunesse, puisque conformément aux décisions de l’EMAA de septembre 2011, il a reçu le 29 juin les traditions de trois escadrilles de la Grande Guerre, les BR 108 (Pégase), VR 25 (Etoile américaine) et BR 129 (Lapin trimardeur).
Fort de ses nouvelles traditions, le Bretagne continue à assurer le ravitaillement des bombardiers et des chasseurs, et les multiples missions « annexes » (qui ne le sont d’ailleurs pas): transport stratégique, soutien des forces déployées en Afrique et Asie de l’Ouest depuis N’Djamena et Al Dhafra, évacuation « Morphée », ou des missions discrètes.
Il ne faut pas moins que les 350 techniciens de l’ESTS 15/093 pour faire voler tout cela: si les magnifiques Boeing ont toujours de l’allure après 48 années de service dans les FAS, ils accusent l’âge de leurs artères et nécessitent des soins réguliers. Les quadriréacteurs bénéficient de mises à niveau constantes de leurs équipements.
Depuis sa naissance officielle à N’Djamena en janvier 1942, et le vol d’un Lysander aux armes de la Bretagne, à l’aide de personnels ayant répondu à l’appel du général De Gaulle en constituant une unité dès 1941, le 2/91 a beaucoup roulé sa bosse: l’essentiel de sa vie opérationnelle s’est déroulée sous l’égide des FAS.
En 1964, le 2/91 est le deuxième escadron de bombardement stratégique volant sur Mirage IVA, depuis la base de Cazaux. Puis en 1986, il est l’un des trois escadrons choisis pour effectuer la mission avec le Mirage IVP, armé du missile ASMP. De plus dès cette époque, il prend en charge la mission de reconnaissance stratégique.
A partir de 1996, le Bretagne se transforme en escadron puis groupe de ravitaillement en vol: le 2/91 est l’unique unité dans son genre et il attire chaque année bon nombre de nouveaux aviateurs. Un équipage minimal de 4 personnes assure les fonctions techniques à bord: le commandant de bord, le pilote, le mécanicien navigant, et le « boomer » (opérateur de ravitaillement en vol).
Après l’arrivée d’Avord (ou d’une unité opérationnelle de combat ou de transport), il faut 3 à 4 mois, 14 séances de simu et une soixante d’heures de vol au « nouveau » pour devenir co-pilote opérationnel débutant.
Après une nouvelle progression, le co-pilote devient « opérationnel confirmé », c’est-à-dire apte à toutes les missions quelle que soit la qualification du commandement de bord. Ce n’est qu’après 3 à 5 ans que le pilote accède à la fonction de commandant de bord sur Boeing.
Les missions ordinaires du GRV 2/91 durent en moyenne 6 heures et comprennent à la fois des entraînements propres à l’équipage à bord, et des missions de ravitaillement au profit des équipages FAS ou FAC: grosso modo une dizaine de chasseurs-bombardiers sont ravitaillés à chaque mission.
Un déploiement lointain de type Maple Flag nécessite un avion, deux équipages et une dizaine de techniciens pour la maintenance de routine. En règle générale, 3 avions et au moins autant d’équipages du Bretagne sont déployés autour du globe. On voit par là que le 2/91 est fort justement associé à la province française la plus ouverte sur le vaste monde.
Remerciements: A monsieur B. Tabouret et à l’équipe du Bureau des Relations Publiques de la base aérienne 125 d’Istres.
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