Le 2 juillet 2010, en marge de la cérémonie officielle de Baptême de la Promotion 2009 de l’Ecole de l’Air, « Commandant Fayolle », se tenait sur le BA-701 un meeting ouvert aux familles.
Le Commandant Fayolle est le pilote des Forces Aériennes Françaises Libres qui conduisit les Hurricane IIC du 174th Squadron de la RAF à l’assaut des batteries fortifiées de Dieppe, le 19 août 1942. Il trouva la mort au cours de l’attaque, très probablement abattu par la Flak. Le Commandant Fayolle, ancien chef d’escadrille au Squadron 340 « Ile de France », avait été promu Sqdn Leader du « 174 » de la RAF le 1er août 1942, il était titulaire de 4 victoires aériennes.
A l’occasion de ce baptême, qui réunissait à Salon l’ensemble des promotions des différentes filières de l’Ecole de l’Air et de l’Ecole Militaire de l’Air, l’Armée de l’Air et la BA-701 avaient très bien fait les choses puisqu’un plateau aérien digne d’une JPO de fort bonne facture était offert aux familles des élèves.
Nous avions sous les yeux les quatre monomoteurs sur lesquels repose aujourd’hui la formation basique et élémentaire des élèves pilotes: le TB-10, le Grob 120, l’Epsilon et le CAP-10, ce dernier étant affecté à des vols de familiarisation à la voltige et au vol en formation. Sur ces quatre types, trois portaient une immatriculation civile, signe des récentes évolutions de l’AA en ce qui concerne l’externalisation de certaines missions.
En dehors des effets d’économie recherchés sans doute lors de la mise à la retraite anticipée des Tucano, on peut observer que la standardisation n’est pas encore au rendez-vous, puisqu’il faut quatre type d’avions pour amener les élèves pilotes jusqu’à la machine (avion ou hélicoptère) qui assurera leur spécialisation à un des métiers de pilote militaire.
Mais il est possible que la réforme ne soit pas encore arrivée à son terme, et que l’état actuel ne traduise simplement une certaine lenteur dans l’exécution due aux aux moyens financiers insuffisants au temps t. Gageons que dans le futur, le cursus sera plus lisible de l’extérieur, en souhaitant aussi que la transition hélice/réacteur se fasse en souplesse pour les futurs pilotes de chasse. De l’Epsilon à l’Alphajet, la marche semble assez abrupte …
Toutefois, qu’il soit permis à l’auteur de ces lignes de rappeler la formule en vigueur dans nombre de forces aériennes: un monomoteur à train fixe pour la formation ab initio, et un avion à turbo-propulseur pour la formation élémentaire du pilote militaire (les futurs pilotes d’hélicoptères peuvent très bien faire une vingtaine d’heures sur turbo-prop, cela donne de l’expérience, et aussi de la souplesse dans la gestion future des pilotes).
La Force Aérienne de Projection était représentée par 3 CN-235 du « Vercors », et un Transall de l’ET 1/64 « Béarn ». Lesquels ont assuré force baptêmes de l’air, et plusieurs lâchers de parachutistes des équipes de démontration de l’AA.
La Force Aérienne de Combat avait dépêché des représentants des différents types en service, à l’exception du Mirage F-1CT (les 2000N étant représentés par la démonstration opérationnelle du « Limousin »). On observait notamment deux Mirage 2000C du 1/12 « Cambrésis », escadron parrain de la promotion EA2009, et aussi un F1-CR aux couleurs du 1/33 « Belfort », escadron ne volant plus sur ce type d’avion.
Les « muds » étaient représentés par un 2000D de l’EC 1/3 « Navarre », le n°647, on pouvait observer sur le côté gauche de son cockpit des indications sur son emploi opérationnel assez soutenu ces derniers temps.
St-Dizier était présent en force avec un biplace de l’EB 1/91 « Gascogne », et deux monoplaces de l’EC 1/7 « Provence », dont celui présenté avec brio par le capitaine Cédric Ruet, présentateur Alpha pour l’année 2010.
Enfin, sans être exhaustif, on notait la présence d’un Fouga Magister, l’avion de « grand-papa », ce qui permettait à certain colonel de rappeler aux poussins l’époque, bien révolue, où l’on « sortait de Salon avec 100 ou 150 heures de Fouga ». Les évolutions de voltige tout en souplesse ont régalé la foule des connaisseurs.
Pré-retraité encore plein de vigueur, un Tucano au couleur de GE-312 était présenté au statique, témoignant du respect de la base de Salon pour l’avion d’Embraer, qui a formé jusqu’à 2009 toute une génération de pilotes de l’Ecole de l’Air. L’avion paraissait neuf, il ne manquait que la clef.
On l’aura compris, l’Armée de l’Air donnait un grand spectacle à celles et ceux qui assistaient à ce baptême du 2 juillet 2010 et la BA-701 (ainsi sans doute que du personnel venu d’autres bases) s’était mise en quatre pour offrir un souvenir inoubliable aux familles des jeunes qui se destinent à servir la France « avec des ailes ».
Un des plus grands moments de la démonstration aérienne fut la présentation de voltige de l’Extra 330, par le capitaine Renaud Ecalle, champion de la discipline. Les évolutions improbables de son avion nous ont une fois encore fait oublier les limites habituelles d’un pilote et de son avion. Le capitaine Ecalle a hélas trouvé une mort tragique en avion léger, avec sa famille, le 3 octobre 2010. Ce petit article lui est dédié.
Nous remercions vivement la Promotion EA09 « Commandant Fayolle » et le personnel de la Base Aérienne 701.
Photoscope : les avions présents au statique le 2 juillet.