Le Dakota T-05 lui aussi affecté aux missions antarctiques et équipés de skis trône fièrement au milieu de l’excellente collection du Museo de Moron
La base aérienne de Moron, tout près de Buenos Aires, abrite le remarquable Museo Nacional de Aeronautica, et l’Instituto Nacional de Aviacion Civil, tout deux dépendant de la Fuerza Aérea Argentina.
Le musée national de l’aéronautique fut créé par décret le 13 janvier 1960… Très longtemps situé sur le terrain d’Aeroparque au coeur de Buenos Aires, il a déménagé depuis plusieurs années sur le terrain ou plutôt la Base Aerea de Moron.
Avion mythique pour les Argentins, le C-207 A4B Skyhawk: cet appareil piloté par le 1ro Teniente Valesco toucha et coula , avec 3 bombes de 454kg, le destroyer HMS Coventry le 25 mai 1982 lors du conflit des Malouines
Moron est dans la banlieue de la capitale argentine pour, disons-le, des espaces plus adéquats mais une accessibilité plus problématique.
Forte d’une collection et d’une histoire aéronautique très riche, le vieux musée à ciel ouvert d’Aeroparque souffrait d’un espace vital restreint de par sa situation au centre de Buenos Aires, sur ce terrain mythique de la grande Aéropostale de Mermoz et Guillaumet.
Le « must » du musée … Un Laté 25 utilisé par l’Aéropostale entre 1929 et 1936: exemplaire unique piloté entre autres par Saint Exupery, Mermoz et Guillaumet !
Assez naturellement et avec les restrictions budgétaires énormes imposées à la FAA (Fuerza Aerea Argentina) – fermeture de bases, d’escadrons et non renouvellement de matériels- c’est la base de Moron qui accueille le Musée.
Magnifique Max Holste MH1521 Broussard de l’INAC qui illustre une collaboration étroite entre la France et l’Argentine … qui a malheureusement disparu
Moron est l’ancien aéroport international de Buenos Aires dans les années 60/70, ce choix des autorités argentines pour le musée aéronautique permet de disposer de vastes surfaces couvertes.
Paris guerrier: à compter de 1959, 48 exemplaires ont été construits pour la FAA pour une utilisation jusqu’en 2007 !
La conscience nationale pour l’aérien étant très forte en Argentine, le résultat est à la hauteur des espérances: un musée sobre, efficace, une pointe de nationalisme … et des avions en bon état.
Fierté nationale le Pulqui I ( FMA 27), premier avion à réaction argentin … merci aux ingénieurs allemands ! (Un lecteur attentif nous écrit: « Cet avion a été conçu non par les allemands après la WWII, mais par le grand constructeur français Emile Dewoitine émigré en Argentine’)
L’industrie aéronautique argentine est vigoureuse depuis l’après-guerre, le musée peut en témoigner.
Le Pulqui II, deuxième fierté nationale … (Le même lecteur attentif précise ‘le Pulqui II est bien l’oeuvre de l’ingénieur allemand Kurt Tank concepteur des FW190 et TA 152. Il a repris dessin et maquette établis par lui en 1945’ – nous le remercions)
Du Pulqui I à l’IAI 63 Pampa, la route a été sinueuse, mais les résultats sont là.
IA 50 Guarani F-31 de construction argentine mais de motorisation française avec des turbines Bastan
Au Museo Nacional, tous les passionnés d’aviation se sentiront bien: pas besoin de muséographie sophistiquée pour présenter une belle collection …
Des hangars vastes et propres, des aéronefs nettoyés, et pas forcément repeints par un artiste qui ne les a jamais vus …
Une des deux « Julie » préservées en Amérique du sud … le second Ju-52 étant en magnifique état à Bogota
Puisque ces avions ne voleront plus, autant les présenter dans une posture normale, bien posés sur leur train.
Autant d’éléments qui permettent à l’amateur averti ou au néophyte de se sentir à l’aise au musée de Moron.
Pour la petite histoire, le terrain de Moron a non seulement été l’Aéroport International de Buenos Aires dans les années 60, mais il abrita dans ces mêmes années l’escadron de chasse équipé de Gloster Meteor.
Une Chasse argentine réorganisée par l’as des as allemand Adolf Galland…
Plus récemment, l’INAC (Instituto Nacional de Aviacion Civil) totalement intégrée à la FAA et stationné sur la base de Moron a été tout simplement dissout, au moins en ce qui concerne ses éléments aériens … laissant les pilotes et les structures un peu orphelins.
Un escadron -dit Escuadron Moron- a été créé avec les rescapés de l’INAC, pour faire bonne figure et essayer de contrer les dires sur une privatisation à tout va!
Malgré la mondialisation qui va bon train, on n’arrache pas facilement les ailes des aviateurs argentins …
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