L’exercice Frisian Flag s’est déroulé du 31 mars au 11 avril dernier, à partir de Leeuwarden, au nord des Pays-Bas.
Il est organisé annuellement (sauf annulations liées à la situation internationale … ou à l’éruption d’un volcan finlandais …) par le 323 TACTESS (Tactical Training Evaluation and Standardisation Squadron), un des deux escadrons résidents, particulièrement chargé de la mise à jour des tactiques, des procédures et de la formation des moniteurs F-16 de la Koninklijke Luchmatcht (KLu).
Rappelons qu’après avoir été un très gros utilisateur de F-16 (jusque 213 machines dans les années 80), les Pays-Bas n’alignent plus aujourd’hui que 4 escadrons: 312è et 313è à Volkel, 322è et 323è à Leeuwarden, outre une unité de formation, composée de quelques avions en détachement permanent aux Etats-Unis, au sein de la Garde Nationale d’Arizona, à Tucson.
L’objet de l’exercice, dont la dimension s’est développée tout au long des années 90, est d’entraîner les participants à des opérations de COMAO complexes et variées, dans un contexte international. En fonction des demandes des pilotes participants, les missions peuvent être focalisées tant sur les aspects offensifs que défensifs, en insistant particulièrement sur la prise de décision en fonction des moyens disponibles.
Dans ce cadre, les espaces aériens néeerlandais, allemands et danois sont en général utilisés. Même si l’exercice ne comporte pas de vols de nuit ni de tirs réels, il est alors assez proche des finalités des Red Flag, ou encore des TLP avec toutefois des coûts induits inférieurs.
En effet, le TLP, dont l’objet est de former les leaders des COMAO, est porté par une structure créée par des accords internationaux, dont il revient aux signataires de supporter les coûts fixes.
A l’inverse, l’organisation de Frisian Flag est beaucoup plus souple : les participants ne paient que les coûts induits par leur séjour (carburant notamment), et l’objet de l’exercice est d’entraîner les pilotes aux missions COMAO, sans objectif spécifique sur la formation des « mission commanders ».
Frisian Flag est donc devenu une étape habituelle pour un noyau dur de pays participants (Pays-Bas, Belgique, Allemagne notamment), auxquels se joignent au gré des éditions des unités plus occasionnelles, issues ou non de l’OTAN. Pour cette cuvée 2014, on observait donc côté F-16 une quinzaine de hollandais, 5 belges, 5 norvégiens, trois danois et quatre portugais.
En rôle uniquement air–air, on trouvait en outre cinq F-18C finlandais, quatre Tifon Espagnols de l’ALA 11 de Moron, et 8 Eurofighters allemands, frappés des insignes des Tacktisches Luftwaffen Geschwader 31 (Nörvenich) et 74 (Neuburg).
Afin de diversifier les scénarios, il convenait également de noter l’appui des Hercules du Squadron 336, outre celui des désormais incontournables Falcon jammers (cette fois de chez Cobham) et l’intervention d’un certain nombre de tankers, opérant d’Eindhoven.
Au gré des mouvements, se présentent également de temps en temps des oiseaux rares (à défaut d’être toujours esthétiques), tels un Pilatus PC-12 finlandais … Toutes diverses qu’elles soient, les missions commencent invariablement par deux vagues journalières, consistant en des décollages massifs d’une quarantaine d’avions à chaque fois.
Le spectacle est donc permanent pendant près de deux heures ininterrompues, le principal ennemi pour le photographe étant constitué du halo de chaleur qui finit par entourer tous les avions au départ. Ce dernier a à peine le temps de se dissiper qu’il convient déjà de photographier les premiers retours.
Les temps morts ne sont donc pas légion à Frisian Flag, faisant de cet exercice, peu fréquenté par les spotters francophones, une idée de sortie à conseiller.
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