Sis à Bordeaux-Mérignac, et plus exactement sur la base aérienne 106, le Conservatoire de l’Air et de l’Espace d’Aquitaine a pour vocation la restauration et la présentation au sol d’aéronefs et engins volants variés.
L’association, qui compte 250 membres actifs, est présidée par Jérôme Huret. Elle a été créée en 1985 par Monsieur René Lemaire et possède actuellement une collection de 55 avions et hélicoptères, certains, tels le Noratlas n°188 ou le Dassault 312, déjà restaurés, d’autres en chantier, d’autres enfin en attente de restauration.
Le carburant du CAEA est le travail bénévole: les chantiers sont actifs trois matinées par semaine. Les membres du CAEA sont alors admis sur la base et rejoignent un atelier dédié pour y travailler. L’énorme chance du Conservatoire est en effet de bénéficier d’un des anciens et vastes hangars de la base aérienne, le HM2, où les avions sont bien à l’abri.
Cerise sur le gâteau, le tarmac devant le hangar s’orne maintenant de trois jolies astro-arches mis à disposition par l’Armée de l’Air et où séjournent actuellement un T-33, un Etendard IVM et un Super-Mystère B2. Dans un monde où tous les collectionneurs sont à l’affut des instruments, pneus, moteurs, … , d’aéronefs anciens, le nerf de la guerre (la monnaie sonnante et trébuchante) manque parfois pour acquérir la pièce rare qui complètera un avion.
Mais l’enthousiasme bénévole est là pour travailler et c’est le principal. Plusieurs avions sont actuellement en phase active de restauration, le CAEA les ayant récupérés dans des états forts variables, certains presque neufs comme le Mirage 5F n°29, d’autres beaucoup moins, comme le Mystère IIC n°104 (Propriété du MAE).
Une des spécificités du CAEA est de restaurer les aéronefs dans une apparence la plus proche possible d’une configuration opérationnelle documentée et ce n’est pas forcément une tâche facile. Une équipe de trois documentalistes s’occupe de collecter et organiser la documentation relative aux aéronefs du Conservatoire.
En 2017, la base aérienne 106 célébrera son centenaire et l’objectif du Conservatoire est de présenter deux ‘pièces’ nouvelles: le B-26C n°44-35859 et le Vautour IIB n°636. Tous deux sont évidemment des ‘anciens’ de la BA 106.
Yvon Dumoulin est le chef du chantier ‘B-26’, Yvon est un ancien des B-26 en Indochine et en Algérie et a déjà consacré 15 années de sa vie à la restauration de l’Invader. Animant une petite équipe dévouée, Yvon explique que son ‘bébé’ a dû être déshabillé entièrement tant la corrosion avait dégradé la structure. Un travail minutieux est en cours sur le poste de pilotage.
Jacques Chateau est lui en charge de la restauration du Vautour, autre bombardier mythique. L’avion était dans un état moins dégradé que le B-26. Il portera la décoration ’92è Escadre’ avec laquelle il a volé toute sa vie, et son immatriculation en 92-AW. Achever la restauration du Vautour pour 2017 est néanmoins un défi difficile qui a été relevé par Jacques et son groupe.
Le CAEA expose en extérieur ses aéronefs restaurés au moment des ‘Journées Nationales du Patrimoine’, sur le tarmac de la base aérienne 106. En raison de sa localisation dans l’enceinte de la base aérienne, le CAEA n’est pas ouvert au public. Les passionnés peuvent néanmoins bénéficier d’un accès à la collection (sans pouvoir participer aux activités) en adhérant en tant que membre de soutien à l’association.
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Remerciements: à Michel Couet, chef de hangar au Conservatoire, pour avoir accompagné ma visite.