Le Normandie-Niémen a 70 ans

Le 2/30 souffle ses 70 bougies …

La cérémonie du 70ème anniversaire du 2/30 Normandie-Niémen comportait des aspects très solennels, comme la revue des troupes par les deux chefs d’état major russe et français et la remise de décorations à des militaires de la base aérienne 118.

Toujours solennel mais plus près des aspects purement aéronautiques, on a pu assister à l’attribution officielle de trois nouvelles escadrilles à l’ex-Régiment de Chasse : en effet, ce sont désormais trois escadrilles de la Grande Guerre qui constitueront le 2/30 – les SPA 93, SPA 97 et SPA 91 – au lieu des escadrilles Rouen, Le Havre et Cherbourg.

Chaque escadrille du Neu Neu est commandée par un capitaine, qui s’est vu remettre le fanion portant l’insigne de traditions : la première escadrille est la SPA 93 (commandant = Sergueï), la seconde est la SPA 97 (cdt = Scrabble) et la troisième est la SPA 91 (cdt = Kurt).

Même si le changement de traditions peut être diversement vécu par des personnels FAFL souvent très attachés à leur spécificité, à juste titre, on ne peut pas nier que la décision de 2011 a l’immense avantage de « rendre la vie » à des traditions d’escadrilles qui sinon pourraient demeurer oubliées pendant de nombreuses décennies.

Toutefois, on remarque que les nouvelles escadrilles ont bien du mal à rejoindre les dérives des avions (ou à défaut, un autre emplacement), ce qui ne peut que désespérer les nombreux admirateurs de l’aviation française.

Mais il est vrai que le personnel de l’Armée de l’Air a eu d’autres priorités ces derniers temps, alors soyons encore patients.

Pour revenir au sujet, cet anniversaire a été aussi l’occasion de faire plus ample connaissance avec le « nouveau » 2/30, commandé par le lieutenant-colonel Tricot.

L’escadron est actuellement fort d’environ 40 personnes dont 15 pilotes (de tous horizons, y compris 3 PIM ab initio), trois officiers renseignement, 8 à 10 interprétateurs photos (IP) et 8 à 10 spécialistes de guerre électronique. L’escadron est riche d’une majorité de CP et sous CP.

La progression sur Rafale pour un jeune pilote est la suivante : le PIM passe 9 mois à St Dizier, puis il rejoint Mont-de-Marsan où il lui faut 6 mois pour devenir pilote de combat opérationnel. L’acquisition de la qualification de sous-CP peut nécessiter un an, de même que le passage au statut de chef de patrouille.

Chaque mission de 1h30 demande une longue préparation, avec notamment la présence d’un officier de renseignement, puis 30 minutes de briefing pour répéter les éléments factuels. Après le vol, le débriefing est souvent long, les missions étant réalistes donc denses, ce qui implique qu’une seule mission représente une pleine journée d’activité pour le pilote.

A la piste Rafale, on dénombre habituellement une quarantaine de  personnes, mais l’effectif est souple puisqu’il évolue en fonction du nombre d’avions en piste, c’est-à-dire de l’activité prévue chaque jour.

Une partie du personnel est dédié à « la piste », l’activité vol proprement dite n’étant qu’une partie des prérogatives de l’ESTA Ce dernier est devenu le véritable propriétaire des avions depuis la dernière réforme organique des unités de l’Armée de l’Air.

Le 2/30 dispose actuellement de 13 Rafale mais n’a pas directement accès à un simulateur, le seul exemplaire se trouvant à St Dizier. Il est prévu que cet inconvénient sera dépassé en 2015, époque à laquelle d’ailleurs un troisième escadron volant sur Rafale sera normalement actif sur la BA 118.

Elément assez nouveau, le 2/30 sera le référent air/sol et reconnaissance pour les escadrons de Rafale, puisqu’il a été décidé que les unités seraient certes omniroles, mais avec une certaine « teinte ».

Le 1/7 Provence est lui « référent air/air », quant au 1/91 Gascogne, on connait bien sa spécificité (la dissuasion), mais il serait également référent « missiles de croisière ». On n’oublie pas le 1/30 Lorraine (Raf 3, n’en déplaise à certains), qui est un cas particulier pour des raisons géographiques.

A terme, le Normandie-Niémen comptera 25 pilotes et 18 à 20 avions ; il se murmure qu’il pourrait bien y avoir quelques biplaces pour faciliter l’entrainement AGL, et les missions denses.

La PO est dès maintenant prise à Marsan par le 2/30, concrétisant le statut opérationnel de l’unité.

Dans le proche avenir, l’EC 2/30 dépêchera plusieurs avions et du personnel pour une campagne de tir canon air-air à Zara, opération qui sera d’ailleurs mutualisée avec les escadrons 1/7 et 1/91.

Lors de cette cérémonie, on a admiré le splendide Yak-3 venu d’Allemagne avec son heureux propriétaire. Le bel oiseau n’a hélas pas utilisé ses ailes le vendredi 14, mais on espère le revoir sur la BA-118.

Heureux Anniversaire au grand Normandie-Niémen !

Remerciements : nous remercions le SIRPA-Air ainsi que le bureau des relations publiques de la BA 118 pour l’organisation de cette journée et l’accueil à Mont-de-Marsan. Un remerciement particulier aux personnes qui ont bien voulu répondre à nos questions, elles se reconnaitront à la lecture de cet article.

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