L’Armée de l’Air compte actuellement 29 Transall de trois types: les avions de première génération rénovés, les C-160NG rénovés, et les deux C-160 Gabriel du ‘Dunkerque’. Au début 2015, le Transall est encore l’avion de transport le plus nombreux dans la flotte de la BAAP (Brigade Aérienne d’Appui et de Projection).
Mais cela ne durera pas au-delà de 2016: la plupart des avions de la première série (R87 à R160) vont assez vite prendre le chemin du RDS (retrait du service), ils ont tous plus de 20 000 heures au compteur. En effet la planification actuelle prévoit que de 2018 à 2023, la flotte de Transall de transport se résumera à 14 avions.
Il est en effet prévu que l’ET 1/64 Béarn sera le prochain escadron à être doté d’A400; de ce fait, il rejoindra la base de Bricy. Le 2/64 Anjou tire ses lettres de noblesse de son séjour en Indochine, notamment des parachutages réalisés jour après jour dans la célèbre cuvette, d’où l’indicatif radio de l’escadron ‘Castor’.
L’histoire de l’ET 2/64 Anjou remonte à la fin de la seconde Guerre mondiale, avec la création du GT II/15 le 16 novembre 1940, à Alger sur Potez 540 et 650, qui devint ‘Anjou’ le 1er décembre 1942 et effectua des missions de transport avec des bombardiers B-25 et des Beechcraft C-45 à compter de 1944.
L’escadron ‘Anjou’ est actuellement commandé par le LCL Paul Villemin, et compte environ 80 personnes, dont plus des trois-quarts sont des navigants. Cet effectif n’inclut pas l’Escadrille d’Instruction et d’Entraînement sur Transall, unité autonome mais qui dépend du 2/64 pour certaines fonctions. L’EIE accueille 10 à 12 pilotes annuellement, ainsi que les navigateurs et les mécaniciens navigants.
L’équipage d’un C-160 est composé habituellement d’au moins 5 personnes: le pilote (en place gauche), le commandant de bord (à droite), le navigateur opérateur des systèmes d’armes (derrière le CdB), et deux mécaniciens navigants, qui assurent en même temps la gestion du chargement en soute.
Un équipage est constitué pour la durée d’une mission (y compris si la mission dure 2 mois): l’Armée de l’Air privilégie en effet l’interchangeabilité des membres d’équipage, et donc une certaine standardisation.
Les deux escadrons de transport volent chaque jour sur les avions mis à disposition par l’ESTA 2E064 : les Transall disponibles sont parqués sur la marguerite qui entoure les hangars HM3 de l’ESTA. Ils portent des décorations très diverses: il faut avoir de la chance pour photographier un C-160 portant la décoration normale d’un escadron d’Evreux.
En effet, les avions assurent en permanence des missions sur la moitié du globe: on voit en ce moment des Transall à Niamey, à Djibouti, à La Réunion, ailleurs.
La vocation de l’ET 2/64 Anjou (ainsi que celle du ‘Béarn’) est de transporter partout où c’est nécessaire des chargements très divers, allant des palettes d’eau minérale aux munitions, sans oublier bien sûr les opérations de parachutage ou d’aéroportage de militaires, en opérations dans les endroits les plus variés.
C’est moins connu, mais les transporteurs de la BA 105 assurent H24-7/7 un régime d’alerte très strict: trois avions et autant d’équipages sont disponibles en une heure (plot A1), en 3 heures (plot A3) et en 6 heures.
Chaque matin, avant 8 heures, les avions sont vérifiés par des équipages constitués à l’avance: les Transall sont configurés de manière générique en sachant qu’en quelques dizaines de minutes, le segment sol peut adapter la configuration du C-160 à la mission déclenchée (GIGN, catastrophe naturelle, accident industriel, …).
Militaires et civils peuvent donc compter sur l’Anjou et ses Transall : comme dit le commandant du 2/64, « Dans le transport aérien militaire, on y va encore quand plus personne ne veut ou ne peut y aller » … Tout un programme !
Remerciements: Au SIRPA-Air pour m’avoir octroyé ce reportage, et pour la mise à disposition de photos. Au colonel Féola et à la Capitaine Duran pour l’excellent accueil de la base aérienne 105. Au lieutenant-colonel Villemin, commandant de l’‘Anjou’, au commandant D., second de l’escadron, aux capitaines Anjou 1 et Anjou 2, pour leur très grande disponibilité lors de ma visite.
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